Comment les travaux et les outils des observatoires de branche et d’Opco éclairent-ils les tensions de recrutement, l’intégration des nouveaux entrants ou d’autres enjeux sectoriels et territoriaux ? Comment servent-ils les politiques paritaires, les négociations de branche et les acteurs externes ? Autant d’enjeux au menu de la journée organisée par France compétences mercredi 16 octobre dans les Salons de l’Aveyron (Paris 12), qui a rassemblé près de 150 participants.
« La montée en puissance des travaux des OPMQ et le renforcement de leur dimension prospective est évidente », assure Mikael Charbit, conseiller apprentissage, certification et qualité de la formation au ministère du Travail et de l’emploi, en ouverture de l’événement. « Cette expertise des partenaires sociaux est essentielle en matière de développement des compétences, de certification ou encore de détermination des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, mais elle nourrit aussi bien d’autres acteurs. »
Quatre temps forts thématiques
Première thématique abordée en table ronde, les tensions de recrutement : après une étude ad hoc de l’OMPL auprès des employeurs, la branche des officines de pharmacie a interrogé les salariés, mettant en avant des enjeux de reconnaissance, de QVCT et de création d’une nouvelle certification. La branche de l’import-export et du commerce international s’est, elle, saisie d’une étude de l’Opcommerce sur la génération Z et des données du site Perspectives commerce pour réaliser des motion design de vulgarisation, utilisables en entreprise.
Deuxième thématique, l’intégration des nouveaux entrants : en complément des études de l’Opco Atlas sur l’insertion des apprentis et les ruptures de contrats, l’OEMA a recensé et cartographié les métiers en tension pour la branche des sociétés d’assurance et produit des recommandations relatives à l’attractivité et au sourcing. L’Observatoire des métiers du BTP a mené une démarche similaire sur le devenir des jeunes formés en apprentissage et également sur les ruptures de contrats, aboutissant à un plan d’action validé par le conseil d‘administration de l’Opco Constructys à l’été 2024.
Troisième temps fort : la mise en exergue des portails de données et des outils de datavisualisation dans les champs d’Ocapiat (via l’Observatoire de la coopération agricole et ObservIA) et d’Opco 2i (Observatoire compétences industrie), qui permettent aux branches de se positionner dans leur écosystème, d’extraire certaines données de manière autonome, de faire évoluer l’offre de services de l’Opco ou encore d’appuyer les échanges les acteurs institutionnels nationaux et territoriaux.
Enfin, la dernière table ronde a souligné l’intérêt des baromètres et études prospectives pour l’interbranche et les branches, pour éclairer les concertations voire les négociations paritaires. Ainsi le baromètre emploi-formation de l’Opco Uniformation et le club des Observatoires constituent-ils des outils d’aide à la décision, qui guident les négociateurs de branche et génèrent des initiatives territoriales, par exemple sur l’offre de formation.
Dans le secteur bancaire, l’étude « RSE et attractivité » de l’OMB a conduit à élaborer une campagne nationale de communication pour mieux valoriser les métiers.
Enfin, dans la branche des Activités du déchet et de la propreté urbaine, l’étude prospective menée par l’Opco Akto a identifié les impacts emplois-compétences des mutations numériques et robotiques, produit des fiches métiers intégrant les compétences de demain et débouché sur un partenariat avec l’ANLCI et des travaux sur l’évolution des parcours et des certifications.
« Une journée particulièrement riche en échanges et en interactions avec l’auditoire », a souligné en conclusion Stéphane Lardy. Le directeur général de France compétences a précisé que l’institution poursuivait ses réunions thématiques avec les observatoires de branches et d’Opco, avec notamment des échanges sur l’IA programmés au mois de novembre.
Les tensions de recrutement et l’apprentissage dans les travaux des observatoires
Plus de 20 % des travaux des observatoires de branche ou d’Opco sont liés aux tensions de recrutement : c’est le résultat d’une recherche effectuée dans les contenus publiés depuis 2000 et indexés dans la Grande Bibliothèque, l‘outil développé par France compétences. Une proportion en nette hausse depuis 2018.
Quant au thème de l’apprentissage, il suscite également un intérêt croissant depuis 2016, avec 20 % des travaux liés aux apprentis et 10 % aux employeurs d’apprentis.
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